Histoire de la commune

Les origines de la commune

D’origine franque par son nom – Maen puis Mahen, Maheng : « endroit des prairies ? » – la première agglomération de Maing s’est probablement rassemblée vers la fin du VIIIème siècle, en périphérie d’un ancien domaine gallo-romain, sur la pente de la rive droite de l’Escaut, autour de quelques sources naissant au flanc du plateau cambrésien et sur le chemin de la cité de Cambrai au Castellum de Famars puis au domaine royal mérovingien de Valenciennes.

Les différentes tutelles historiques

Aux confins de la Lotharingie, puis du Saint Empire germanique, elle apparaît vers 1050 dans les chroniques et chartes des Evêques de Cambrai qui confient son église en patronage des chanoines augustins de Saint Aubert. Cette égide ecclésiastique accompagnera le village de Maing jusqu’à la Révolution sous la domination successive des empereurs ottoniens, puis des comtes de Hainaut qui auront la seigneurie personnelle de Maing à partir de 1322 et le doteront d’un marché franc hebdomadaire en 1329, alors que des coutumes soigneusement gardées depuis la fin du XIIIème siècle témoignent déjà d’une organisation administrative élaborée qui sera conservée par les seigneurs personnels successifs : les ducs de Bourgogne, les Habsbourg et les rois d’Espagne jusqu’à Philippe IV en 1648.

Maing une ancienne puissance agricole

Forte de près de 100 feux en 1365, l’agglomération, comme beaucoup de celles des terroirs du Hainaut méridional et du Cambrésis, au socle argilo-calcaire particulièrement fertile, est vouée à l’agriculture : cultures céréalières sur le plateau, en assolement triennal : herbages vers la vallée, elle-même sinueuse et marécageuse, et quelques bosquets composent pour plusieurs siècles un paysage d’openfield sans monotonie ni sécheresse, encore bien discernable de nos jours.

Un passé tranquille pour une ville qui bouge

Pour autant, les guerres n’auront pas épargné le village : il fut incendié par les Français du duc de Normandie – le futur Jean Le Bon – en 1339, au tout début de la guerre de Cent Ans ; dévasté par les Français de Louis XI en 1477 qui firent faucher les blés en herbe tout alentour : par les troupes d’Henri II luttant contre Charles Quint en 1542 ; par celles de Louis XIV lors de la conquête française et des guerres qui suivirent.

Le développement de Maing

Le XVIIIéme siècle apporte une accalmie durable dans le Hainaut avec un regain de prospérité dont témoignent la courbe démographique de Maing, passant de 360 habitants en 1699 à plus de 1 000 habitants en 1801, mais aussi l’amélioration du niveau d’instruction et l’installation de nombreux métiers à tisser et la batiste qui est écoulée sur Valenciennes, Douai et Mons. Certains ont voulu voir dans la vague artisanale dans les campagnes, l’insuffisance d’emplois pour une main d’œuvre jeune qui ne trouvera ses débouchés que dans les premières décennies du XIXème siècle industriel.

Un moment tragique dans la ville de Maing

La période révolutionnaire fut douloureusement vécue à Maing, bien que le ressentiment du monde paysan envers les seigneurs terriens, ecclésiastiques en particulier, y ait été moins vif qu’ailleurs ; les aléas de la constitution civile et du serment exigé du Clergé, joints à l’occupation autrichienne en 1793-1794 et à la répression qui lui a succédé, firent que deux prêtres maingeois ( dont le prêtre Lecerf) payèrent de leur vie, leur attachement à la paroisse.

La révolution industrielle

Le développement de l’agriculture intensive au début du XIXème siècle, celui de l’extraction charbonnière dans le bassin de Douai, Valenciennes, Mons, à 1 ou 2 lieues de là, et l’installation de forges et d’ateliers métallurgiques dans la vallée de l’Escaut entre Denain et Condé allaient modifier l’activité économique du village.

L’ancrage d’un patrimoine

De grandes fermes en rouges barres – rangs de briques et pierre alternés bâtis autour d’une cour carrée avec le porche – pigeonnier remplacent progressivement les chaumières paysannes éparses avec appentis et courtil de siècles précédents. Quelques fabriques apparaissent qui traitent les produits agricoles ; râperies de betteraves, moulin à vent, scierie, bientôt sucrerie, insuffisantes néanmoins à absorber l’excédent de main d’œuvre dû à l’ascension démographique et la concentration des terres ; cette main d’œuvre se portera vers la mine et l’usine proches, la batellerie, vers la ville au service des maisons bourgeoises et des entreprise publiques et privées : douanes, postes, bâtiments. Les générations se dissocient sans s’expatrier pour autant, et l’on voit alors apparaître dans le tissu villageois, entre les fermes, de petites maisons de briques d’un étage souvent en pignon, alignées en ruelles donnant à l’arrière sur des jardins et caractéristiques du vieux village. Pendant plus d’un siècle et demi, cette cohabitation terrienne et ouvrière, sur un même modèle familial dont les gestes paysans n’ont pas été oubliés – plus d’un ouvrier d’usine, entre les postes et à la saison, va aux champs – caractérisera la vie au village et fera la réputation de sa main d’œuvre.

Un nouveau Maing

Avec les deux grandes guerres, les ruines surviennent, certes qui sont relevées, mais surtout l’industrialisation et la technologie s’étendent autour de Maing qui garde son noyau terrien et dont les municipalités veillent à conserver suffisamment l’aspect rural tout en faisant bénéficier l’agglomération des aménagements et conforts d’urbanisme souhaitable, qui ont permis l’installation de plusieurs résidences de bon niveau et le développement d’une vie associative de qualité.

Aller au contenu principal